Historiquement, le Parti Socialiste
est un parti populaire: il tient sa légitimité, et sa force, de ses nombreux
militants, issus du peuple au sens juridique du terme. Il est donc qualifié
pour participer à la mise en œuvre de la souveraineté de ce peuple selon le
principe le plus élémentaire de la démocratie.
Avec le temps, et grâce à ses
succès, le parti s’est peu à peu transformé: il ressemble plus désormais à une
sorte de parti « radical -socialiste », dominé par ses grands élus,
très implantés localement, et qui dominent, sinon la pensée, mais au moins
l’action du parti.
Si la société française peine à se décentraliser
vraiment, la pratique politique, elle, s’est complètement localisée. Ces grands
« Barons » (la comparaison n’est pas désobligeante) influencent la
vie du parti au prorata de leur puissance! Ils ont bien sur le sens de l’intérêt
général, et du parti, sauf s’il s’oppose à leurs intérêts locaux. A trop
vouloir consolider son château-fort, on risque d’oublier l’essentiel: le
peuple, et les militants! Pour ne citer qu’un seul exemple: en plein débat sur
le non cumul des mandats, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu
cet argument « définitif » dans la rhétorique des partisans du non
changement : « tout ça c’est une simple histoire de militants ».
Certains précisaient, « de militants abusés ». Par qui?
Lors des dernières élections
municipales plusieurs de ces barons socialistes ont été, hélas, expulsés de leur
château-fort. D’autres ont eu très peur. Le parti doit y réfléchir et en tirer
les conséquences.
D’abord, se rendre compte qu’en
démocratie, il n’existe aucun château-fort imprenable, et c’est tant mieux!
Ensuite que faire? Concentrer encore
plus les pouvoirs chez ceux qui ont réussi à maintenir leur position ? Ou
revoir complètement l’organisation démocratique du parti, en inversant
réellement les procédures de décisions; du peuple militant vers leurs
représentants, quelle que soient leurs compétences, leur expertise, leur
charisme ou leur habilité.
Michel Dinet, dont la tragique disparition
a profondément assombri cette triste semaine, avait la réponse. Il plaidait
avec une force infatigable pour le retour à la souveraineté active du peuple!
Puisse le parti, et nos gouvernants,
lui rester fidèles!
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